Je suis sûre que ça ne sera pas une révélation pour vous si je vous dis que j'adore regarder mes enfants. Les voir jouer tous seuls ou ensemble, se courir après, se chamailler, se faire des câlins. Souvent, je me cache pour les observer ou prendre des photos de ces moments où plus rien n'existe pour eux, tellement concentrés sur ce qu'ils font.
Je me souviens qu'après leur naissance, pour tous les deux, j'ai passé de longues heures à les admirer dans leur petit berceau transparent. Je me couchais, puis me tournais vers eux pour continuer à les détailler, et finissais invariablement par me lever pour mieux poursuivre mon exploration.
Leurs cheveux si fins, si noirs. Leurs mains et leurs doigts immenses. Leurs poitrines menues qui se soulevaient au rythme d'une respiration sur laquelle je tentais de me caler. Et leurs pieds nerveux, qu'ils continuaient à croiser comme lorsqu'ils étaient dans mon ventre.
Mon fils, ma fille. Deux ans d'écart et tant de similitudes.
Aujourd'hui, et depuis ces jours-là passés à la maternité, rien n'a changé. J'ai continué et je continue toujours à me délecter de leurs mimiques, des positions improbables qu'ils adoptent, puis de leurs bons mots désormais.
Et surtout, surtout, je ne me lasse pas de les détailler et de les trouver si beaux. J'aime la couleur de leurs cheveux et leur texture soyeuse. J'aime leurs grands fronts, leurs yeux rieurs, leurs petits nez. Les voir sourire de façon éclatante me donne systématiquement envie de sourire à mon tour, et leurs éclats de rire sont une belle récompense, le signe qu'ils sont heureux d'être là.
Quand ils passent devant moi, le creu de leur cou appelle mes bisous, juste là, à la base des cheveux ou derrière les oreilles. J'attrape leurs mains, pour y déposer un baiser venu du cœur. Je caresse leur dos, je soulève leur tee-shirt pour dévoiler leur nombril et mieux réussir à les chatouiller, jusqu'à ce qu'ils s'allongent en me demandant de cesser, puis se plaignent de me voir arrêter.
Je regarde leurs pieds, et je suis étonnée de les trouver si grands.
Et puis il y a ces moments dont je voulais vous parler. Ces fois où je surprends leur Père en train de faire la même chose que moi. Je le regarde les regarder. Et c'est comme si tout son visage se transformait. Je vois ses lèvres former un sourire. Je vois son front se détendre. Et surtout, je vois ses yeux briller de plaisir, de bonheur.
Il regarde notre fils avec fierté, avec un amour immense. Il regarde notre fille et je sais qu'il la trouve magnifique.
Je les devine heureux, tous les trois, et je mesure l'amour qu'ils se portent à la façon dont ils réagissent, très différemment. Quand il s'en rend compte, mon fils se précipite en général dans les bras de son Papa en criant "un câlin Papa!", avant de lui demander de venir jouer avec lui. Ma fille, quant à elle, fait souvent sa midinette, à se tortiller sur place comme si elle était timide, puis finit par lui donner son sourire le plus resplendissant et le plus charmeur.
Touché. Coulé. Papa est amoureux!
Et je ris de le voir tomber dans le piège ...
Contempler mes enfants à travers les yeux de leur Père, quel cadeau merveilleux.