Il m'arrive parfois, après avoir écrit un billet ici, de me dire que je suis vraiment très négative ... Malgré moi, j'ai l'impression de ne mettre en avant que les mauvais côtés de mes enfants, de ne parler que de ce qui est difficile.
Si vous avez des enfants, vous qui me faites le plaisir de me lire, vous savez tout autant que moi à quel point cela peut être usant, désespérant, fatiguant, déprimant parfois, de vivre avec ces enfants que nous avons pourtant désirés plus que tout.
Certains jours, il m'arrive réellement ne plus vouloir être avec eux, et d'espérer que le soir soit là au plus vite pour qu'ils soient enfin couchés. Parfois même, je me dis que je préférerais être au boulot, c'est tout dire !!!
Il y a ces jours, où mon fils pleurniche toute la journée, et où ma fille décide de l'accompagner, dans une solidarité déjà toute orientée ...
Il y a ces week-ends, où nous sommes tirés du lit aux aurores, où nous nous traînons péniblement toute la matinée en attendant que la sieste arrive, qu'elle ne vient finalement pas parce que notre Loulou a la pêche comme s'il était tombé dans une marmite de guronsan, et que le coucher tant espéré se prolonge jusqu'à ce que ce soit l'heure que nous allions nous-mêmes au lit ...
Tout cela fait que, bien souvent, je me surprends à me demander quelle folie m'a poussée à vouloir changer si radicalement mon ancienne vie, qui me comblait ... Je ne vous parle même pas des sentiments de mon Amoureux, il est quelque peu plus expéditif que moi ...
C'est vrai, je suis leur Maman, et je l'ai voulu. Mais pourquoi est-ce que je ne retiens que le mauvais côté des choses, dans ce cas ?
Et puis, il y a peu de temps, j'ai suivi une formation. Dans la salle, j'étais assise à côté d'une jeune femme, enceinte de quatre mois de son premier enfant. Tout naturellement, nos conversations ont bien entendu tourné autour de la grossesse, des enfants, de leur façon d'évoluer et de changer. Je lui ai raconté Loulou, puis Loulette. Je lui ai dit plein de choses sur eux, sur nous, à elle que je ne connaissais pas mais qui a partagé sa vie avec moi, aussi.
Et à un moment, elle m'a dit : "Tu sais, c'est génial comme tu parles d'eux!"
Je n'ai pas fait attention, sur le coup. Mais le soir, dans le train qui me ramenait vers eux, je me suis dit que c'était ça, la vérité. Que je ne voyais pas tout en noir, finalement. Qu'en dépit de tout, c'est quand même eux qui me font sourire subitement quand je me mets à penser à eux, même en réunion. Que c'est bien pour eux que je me précipite chaque soir, pour les récupérer au plus vite, les serrer fort, et passer le plus de temps possible avec eux.
Que le bonheur qu'ils m'apportent est bien supérieur à la fatigue et au souci.
Que nous sommes très chanceux qu'ils nous aient choisis comme parents, et que, par dessus tout, je suis très heureuse d'être leur Maman ...
Pour preuve, c'est en berçant longuement ma Loulette noctambule que j'ai pensé à ce billet!