Mais comment je faisais avant ? Avant, sous-entendu quand je n'avais qu'un seul enfant, et que je ne m'en sortais pas ...
Je me souviens très bien des premières semaines avec mon bébé tout neuf.
Soit disant qu'il fallait que je me repose en même temps que lui, mais je suppose qu'il n'avait pas reçu les mêmes conseils que moi, parce qu'il ne se reposait guère le bougre! Et quand il le faisait, j'étais bien trop occupée à l'admirer, à m'extasier sur son merveilleux sommeil, ou à ranger une maison qui était pourtant parfaitement bien ordonnée, pour penser à dormir moi aussi.
Les rendez-vous obligatoires chez la pédiatre ou à la PMI étaient un calvaire. Je cherchais à tout prix à m'organiser avec les tétées, je stressais à l'idée qu'il s'endorme juste au moment où il fallait partir, je préparais un sac de dix kilos au cas où on se retrouverait coincés dans l'embouteillage du siècle et qu'il nous faille passer la nuit dehors, je m'énervais avec les sangles de la nacelle qui pesait en plus un âne mort, je n'arrivais jamais à déplier cette biiip de poussette alors que je m'étais entraînée avec succès la veille, etc.
Pour les bains, j'utilisais un thermomètre, mon coude, une deuxième thermomètre pour être sûre de ne pas l'ébouillanter. Je demandais au Papa de venir m'aider pour le sortir tout dégoulinant, et je passais ensuite un bon quart d'heure à essayer de me dépatouiller avec la couche lavable et les attaches du body. Je passerai sur les détails du nettoyage nez-oreilles, je n'en garde pas un très bon souvenir.
Comme on nous avait dit que notre poupon tout mignon avait besoin de repères, notre journée était millimétrée comme du papier à musique. Heures de coucher, heures de repas, rituels, nous avons tout fait comme il fallait. Et il faut reconnaître que ça n'a pas trop mal marché.
Mais j'avais quand même un peu l'impression de passer mes journées à courir, surtout après la reprise du boulot.
Le temps passant, et bébé s'autonomisant, les choses sont devenues un tantinet plus simples. J'ai pris confiance en moi, j'ai continué à écouter mon bébé, je me posais moins de questions et tout se passait bien. Côté logistique par contre, c'était toujours aussi galère ...
Quand Loulou a commencé à marcher, nous avons eu envie de mettre le deuxième en route. En toute honnêteté, je ne me rappelle pas m'être demandé comment j'allais faire pour y arriver avec deux, alors que je trouvais déjà ça compliqué avec un seul. Quand on est prêt, je crois qu'on arrive à balayer facilement toutes les questions pratiques.
Et le pire, écoute bien toi jeune primipare qui a peur de faire le grand saut, c'est que j'aurais eu bien tort de m'inquiéter! Parce que finalement deux enfants ça ne change pas grand chose. Enfin, en tout cas, je n'ai pas l'impression d'être plus débordée qu'avant, puisque j'étais déjà au taquet!
Avec deux enfants en fait, il faut juste être un peu plus organisé ... et accepter d'enchaîner les "corvées".
Le lavage ? Hop, premier Loulou c'est plié, j'attaque tout de suite avec le second pendant que le premier attend. Je les sors du bain l'un après l'autre, pareil pour l'essuyage, pareil pour le séchage.
Habillage ? Rebelote, l'un après l'autre.
Les repas ? Tout dépend de l'âge des enfants, mais comme les miens n'ont pas trop d'écart il n'est pas rare que ce soit une cuillère pour l'un, puis une cuillère pour l'autre.
Le change ? Pareil.
Le dodo ? Pareil.
La voiture ? Euh ... pareil!
Voilà. En définitive, on ne prend pas beaucoup plus de temps pour faire quelque chose avec un deuxième enfant, puisqu'il faut de toute manière le faire pour le premier.
Bien évidemment, si le Papa gère l'un pendant que je gère l'autre, c'est beaucoup plus simple. Et c'est d'ailleurs ce qui se passe la plupart du temps chez nous.
Mais avec le week-end où je me suis retrouvée seule, et ces derniers soirs où il y avait douche obligatoire pour cause de varicelle, je me suis vraiment vue enchaîner les choses avec l'un, puis avec l'autre, de façon systématique et automatique.
Je n'ai pas quatre bras, mais j'ai appris à faire sans. Aujourd'hui, avec un peu de recul, je peux dire sans hésiter que j'étais une petite joueuse quand je me plaignais avant ...
Et puis il y a aussi, surtout, beaucoup de lâcher-prise. J'ai appris à accepter que la maison ne soit pas nickel, et qu'elle soit retournée en trente secondes. J'ai appris à leur laisser plus de liberté, et à être moins la Maman-poule qui les étouffe, ou la Maman-maniaque qui ne veut pas voir une miette par terre.
Je suis une Maman à la chaîne parce qu'il se trouve que c'est comme ça que j'arrive à m'en sortir, notamment le soir après une journée de boulot.
Et juste avant que je ne m'affale sur le canapé ...
Loulette, tu imites qui, là ???