Ce n'est pas la première fois que je vous parle ici de mon amour pour la lecture, qui me transforme parfois en véritable boulimique de livres. Même si je n'ai en définitive que très peu de temps à leur consacrer (merci mon blog qui a transformé mes déjeuners-lecture de livres en déjeuners-écriture-lectures de blogs), je profite de mes trajets quotidiens en train pour en dévorer le plus possible. Et comme je ne suis pas du tout sectaire dans mes choix, je lis un peu de tout et de rien, et toujours avec plaisir.
Enfin, je dis toujours, mais j'aurais du rajouter "d'une manière générale". Parce que pour la première fois dans ma longue carrière de dévoreuse de romans, je suis tombée sur un os tellement sec que je m'y suis cassée les dents.
Dans le cadre des matchs de la rentrée littéraire organisés par PriceMinister-Ranuken, j'ai eu la plaisir d'être marrainée par la très gentille Sylvie du blog Le coin des voyageurs.
La liste des nominés de la rentrée littéraire 2013 était très alléchante, et comme Nancy Huston fait partie des auteurs que je veux découvrir depuis longtemps, je n'ai pas trop hésité à jeter mon dévolu sur son roman.
Et j'avoue honteusement que j'aurais mieux fait de m'abstenir, car il est le seul roman que j'ai ouvert, puis refermé sans être parvenue à la fin. Pourtant je me suis accrochée voyez-vous, j'ai essayé de tenir bon. Mais au bout de cinq tentatives (oui, cinq, je suis tenace) complètement infructueuses, j'ai laissé tomber avant de sombrer dans un coma provoqué par l'ennui.
Pourtant le pitch semblait prometteur :
"Sur un lit d’hôpital, Milo s’éteint lentement. À son chevet, le réalisateur new-yorkais Paul Schwarz rêve d’un ultime projet commun : un film qu’ils écriraient ensemble à partir de l’incroyable parcours de Milo. Dans un grand mouvement musical pour chanter ses origines d’abord effacées puis peu à peu recomposées, ce film suivrait trois lignes de vie qui, traversant guerres et exils, invasions et résistances, nous plongeraient dans la tension insoluble entre le Vieux et le Nouveau Monde, le besoin de transmission et le rêve de recommencement.
Du début du XXe siècle à nos jours, de l’Irlande au Canada, de la chambre sordide d’une prostituée indienne aux rythmes lancinants de la capoeira brésilienne, d’un hôpital catholique québécois aux soirées prestigieuses de New York, cette histoire d’amour et de renoncement est habitée d’un bout à l’autre par le bruissement des langues et l’engagement des coeurs. Film ou roman, roman d’un film, Danse noire est l’oeuvre totale, libre et accomplie d’une romancière au sommet de son art."
Le roman est tourné d'une manière assez particulière : la vie du personnage central, Milo Noirlac, un ancien réalisateur en train de vivre ses derniers instants dans un lit d'hôpital, est mise en scène par son compagnon Paul Schwartz. Tout est vu à travers ses yeux, comme s'il tournait les scènes d'un film. Il imagine les lumières, les décors, les héros, et raconte leurs histoires singulières en imaginant comment les mettre en valeur, créer le suspens ou apporter sympathie ou antipathie. Comme s'ils avaient une caméra braquée sur eux.
Très vite, les vies et les époques se mêlent, se mélangent, les personnages déboulent sans crier gare. On ne sait plus qui est qui, qui fait quoi. On passe de Milo à sa mère Awinita, une jeune femme indienne venue se prostituer à Montréal, puis à son grand-père Neil, immigré d'origine irlandaise.
Je ne crains pas particulièrement les romans complexes, j'ai eu ma période Dostoïevski et Boulgakov, et pourtant je me suis retrouvée noyée dans des détails et des récits auxquels je n'ai pas réussi à trouver de sens, et encore moins d'intérêt.
J'ai trouvé le style ampoulé, le rythme décousu, les personnages sans attraits. L'ambiance est lourde, limite glauque.
Ajoutez à cela le fait que tous les dialogues sont en anglais (avec la traduction en pied de page), et vous obtenez un roman particulièrement difficile à lire, dans lequel je n'ai absolument pas réussi à entrer.
Etant parrainée, j'avais la possibilité de ne pas écrire de critique. Mais par curiosité je suis allée faire quelques recherches, et j'en ai trouvée certaines de tellement dithyrambiques que j'ai eu envie de rétablir l'équilibre en donnant mon point de vue de lectrice du dimanche.
Alors voilà, si vous l'avez lu et que vous avez aimé, je suis curieuse de connaître votre version.
Pour ma part, je lui attribue la note de 7/20, et je pense que je ne pousserai pas le masochisme à lire d'autres romans de Nancy Huston. Dommage.
Merci à PriceMinister pour l'envoi de ce livre, je suis ravie d'avoir eu l'opportunité de donner mon avis, même s'il est très loin d'être positif!
Photo d'aussi mauvaise qualité que le roman ...
Oups, pardon!